Q Life Magazine Qatar Magazine Juin 2019 | Page 23
Le Qatar en Couleurs |
« Je commence alors à réfléchir
et des tableaux d’ambiance et
des photos se dessinent dans
ma tête. Je prends les éléments
que j’aime et je fais des croquis,
puis je sélectionne les tissus et je
commence à créer. »
Fahad Al Obaidly, Fondateur de la Qatar
Fashion Society
permettait de se sentir femme. La mode lui a apporté la
féminité qu’elle avait peut-être perdue en devenant une
mère et en se consacrant à sa carrière. »
Ces toutes premières leçons ont permis à Fahad
d’entamer une extraordinaire aventure. Cette aventure
l’a fait voyager de la mode des Ottomans aux ateliers
de couture de Milan en passant par les rues parisiennes,
pour revenir au Qatar.
Il explique : « J’ai toujours été intéressé par le textile. À
mes débuts, j’ai réalisé un projet sur la culture ottomane
et la façon dont elle influence le stylisme occidental. J’ai
tout de suite su que c’était ce que je voulais faire dans la
vie. »
« Ma grand-mère me disait : ‘Ne fais pas quelque chose
parce que tu peux le faire, mais parce que tu en as
besoin. Tu te nourriras de ce besoin.’ »
P
our Fahad Al Obaidly, le caractère délicat de la soie
évoque toujours sa mère.
L’artiste, styliste et cinéaste dépeint une image saisissante
d’une femme envoûtante vue à travers les yeux d’un petit
enfant. « C’est ma mère qui m’inspire dans mon travail »,
dit-il. « Elle regardait de vieux films hollywoodiens en
noir et blanc, observait attentivement leurs vêtements et
les dessinait, pour ensuite les recréer pour elle-même. »
« Elle idolâtrait ces stars de cinéma et leur confiance. Elle
aimait les plis des tissus et voulait exprimer sa féminité
à travers ses vêtements. Elle aimait la soie, car elle lui
Fahad, dont les trois sœurs sont toutes artistes, a passé
six ans au Monténégro, en Serbie, en Macédoine et en
Turquie, puis à Paris et Milan, où il a étudié.
« À Milan, j’avais le droit d’aller en coulisses et dans les
studios », dit-il. « J’ai appris les techniques de couture.
Personne ne peut rivaliser avec les Italiens. Ce fut une
base formidable pour moi. »
Il est retourné au Qatar pour devenir styliste. « Je
me suis spécialisé dans les vêtements pour homme »,
explique-t-il. « Beaucoup d’hommes dessinent pour les
femmes, mais dans cette région, aucun ne dessine pour
les hommes. »
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